24 septembre 2020

4e édition du Tremplin Parazic : du bon son à venir !

Ce samedi 26 septembre, dès 17 h, quatre groupes amateurs s’affronteront à la Tour à Plomb, à Couëron. Ce tremplin musical, orchestré par l’association Parazic, s’annonce particulièrement varié et convivial. Pour Fragil, les groupes en lice ont joué le jeu des présentations.

4e édition du Tremplin Parazic : du bon son à venir !

24 Sep 2020

Ce samedi 26 septembre, dès 17 h, quatre groupes amateurs s’affronteront à la Tour à Plomb, à Couëron. Ce tremplin musical, orchestré par l’association Parazic, s’annonce particulièrement varié et convivial. Pour Fragil, les groupes en lice ont joué le jeu des présentations.

Pour cette session 2020, les bénévoles ont sélectionné des groupes amateurs qui voltigent au-dessus de la mêlée. Après l’écoute de plus de deux-cents morceaux, ce sont les groupes Kokopéli, Mangina, Vertical et le Zig-Zélé qui grimperont sur la scène de la Tour à Plomb.

Fragil a interviewé ces quatre formations prometteuses.

Kokopélie

Kokopeli – crédit photo Louise Lorthe

 

Le trio folk soutenu par la complicité artistique de Julie et Carla, swingue avec gourmandise au rythme des percussions de Guillaume.

Déterminant leur style comme de la « pop indie », leur habileté les a déjà propulsés en première partie de Jean-Louis Murat (rien que cela).

« La particularité de notre formation est peut-être l’éclectisme de notre set, qui oscille entre balades, chansons pop, morceaux improvisés… La présence du n’goni — instrument malien joué par Carla — y est également pour beaucoup. Aussi, la complicité due à notre lien de sang — Carla et moi sommes cousines — est sans doute quelque chose qui se ressent beaucoup dans le chant », indique Julie.

Kokopéli est une divinité indienne, symbole de joie, de musique et de longue vie. « Nous apprécions beaucoup l’imaginaire qu’elle nous renvoie », précise-t-elle. Gageons qu’elles partageront avec leur public cette belle philosophie.

Mangina

Mangina – DR

Lorsqu’on les cuisine sur l’origine du nom de leur formation, les musiciens du groupe Mangina nous charment déjà avec cette explication : « MANGINA est un subtil contracté de MAN et VAGINA. C’est ce qu’on répond généralement à ceux qui nous le demandent. La conversation s’arrête généralement là. »

Les quatre musiciens aiment sonder l’univers dans lequel nous évoluons tous, et, par effet de bord, ils explorent les questionnements de toute une génération.

Se définir ? Profiler ses propres limites ? Voilà un exercice déstabilisant pour le groupe, qui approfondit :

« Nous avons juste l’impression de jouer ce qui nous plaît. Par plaisir de jouer et d’apprendre de ce monde de la musique qui nous fascine. Notre formation est en réalité tout ce qu’il y a de plus classique dans le rock ou la pop. […] Et il ne faut pas attendre de nous d’inventer un quelconque récit plus vendeur, car ce n’est sûrement pas la mentalité du groupe. On perdrait goût à ce que l’on fait. Le but est de créer, de s’amuser, de jouer, pas d’inventer une histoire à tout prix. »

Un très bon moyen d’aviver la curiosité, by the way.

Le Zig Zélé

Le Zig-Zélé — crédit photo J-Jims

Totalement ajusté à sa discipline, le rappeur nantais le Zig-Zélé est un auteur/compositeur/interprète honnête et rigoureux.

Son nom de scène illustre à merveille l’engagement d’un artiste pour son style : « C’est [le Zig Zelé N.D.L.R] donc un mélange d’argot (“zig”, le côté léger, la petite touche San Antonio) et d’un qualificatif moins familier (le zèle, l’ardeur, le dévouement). Un mec simple au service de son art. » explique-t-il.

« … j’ai toujours pratiqué ma musique tout seul. Pour écrire, pour produire, pour faire de la scène. Mais j’ai aussi toujours reçu le soutien de mes premiers fanatiques et je collabore régulièrement avec d’autres rappeurs et d’autres musiciens. Je crée seul, mais j’évolue bien entouré.

Depuis peu de temps, je suis accompagné sur scène par un DJ, qui répond au nom de Monsieur Chose. Une formule dans la plus pure tradition hip-hop : MC + DJ. » raconte l’artiste.

À notre tour, dans la plus pure tradition de la bonne grosse soirée de concert, de profiter de sa prestation.

Vertical

Vertical – DR

Après 150 concerts, les Nazairiens de Vertical poursuivent leur percée. Leur style musical ? La pop, modestement. Épurés, tendus, les morceaux du groupe donnent à songer, à voyager en soi.

Si certains la ressentent plus proches de l’indie pop, il ressort de leur écriture une nuance de l’enfance et la candeur des morceaux qui planent.

« C’est une musique qui va à l’essentiel. À la fois tendue et rêveuse, mélancolique. Les rythmes nous rapprochent de la danse alors que les guitares et la voix donnent à entendre des émotions plus complexes et introspectives », précisent les membres du groupe. Ils laissent l’espace nécessaire à l’étirement de leur instrument, avec très peu d’accords (sic). Vertical, dans sa pudeur, prend le parti d’ouvrir la voie, et « laisse l’imaginaire de chacun faire son chemin ». On ne peut que se déplacer pour le vivre de l’intérieur !

 

Parazic : des bénévoles qui pulsent et propulsent

Depuis plus de dix ans, l’association couëronnaise Parazic propulse la scène locale émergente. En portant les groupes amateurs, les bénévoles prennent part à l’effervescence ligérienne.

Le mouvement Parazic amplifie la créativité musicale du département. Engagés, les volontaires de l’association œuvrent à la mise en place de résidences artistiques, ainsi qu’à la promotion des albums et des identités. Durant les tremplins, les jeunes groupes férus de musique bénéficient de captations en direct et de reportages photos lives. Un bon moyen de se tester et de monter en puissance.

 

Se frotter au public et aux cadors

Chaque année, le jury est composé de professionnels de la musique. Bienveillants et exigeants, ils ont la lourde tâche de nommer le vainqueur du tremplin.

Cette année, les lauréats se verront offrir des lots qui décoiffent :

    • Deux jours de résidence au Magasin à Huile en configuration concert ;
    • L’enregistrement d’un single ;
    • Un bon d’achat musique de 700 € ;
    • Un kit merchandising avec des badges, des médiators et des stickers à leur image ;
    • Un audit de leur présence en ligne.

C’est ainsi que l’on apprécie tout le sens du terme « tremplin musical » : repérer, soutenir, motiver.

 

Informations pratiques Tremplin Parazik #4

Le samedi 26 septembre, dès 17h.

Rendez-vous à la Tour à Plomb de Couëron, masqué et motivé.

Entrée à prix libre, soirée au grand air (prévoyez une petite laine).

Food truck et boissons sur place.

Format café-théâtre pour respecter les mesures sanitaires

Rendez-vous sur l’événement Facebook Parazic pour plus de détails !

 

Lectrice assidue et rêveuse absolue, Laure a trouvé en Fragil un nouveau territoire de liberté et d'ouverture au(x) monde(s). Mordue de littérature et d'histoires de vie, elle tient un blog littéraire et suit de près l’actualité culturelle ligérienne.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017